Comme tous les matins, je traversais le cimetière pour aller à l’école. C’était un super raccourci pour m’y rendre. J’aimais ses allées fleuries, quelquefois ensoleillées, quelquefois luisantes de pluie. Comme tous les matins, j’y croisais Monsieur et Madame Cousin qui profitaient du calme de la matinée pour se promener loin de l’agitation et des turpitudes de la ville.
Le poids des mots
Magie était conteuse, elle passait les mots, les faisait vivre, les sauvant de l’oubli. Elle était une magicienne protectrice des fables, des contes, des historiettes, des poèmes aussi. Elle créait des sons au rythme des saisons. Un jour, son chemin a croisé celui de Manoé, le lutin mangeur de mots. La rencontre fut brutale.
Moije
C’était à n’en point douter la sorcière la sorcière la plus stupide, la plus imbue de sa personne de tout le sabbat. Petite, grassouillette, elle laissait ses cheveux roux filasses à l’abandon sur son crâne en pain de sucre. Non, elle n’était pas laide, belle ? faut pas pousser. Non, elle était juste insignifiante mais avec intensité. Sa longue robe noire toujours plus près de son corps à mesure que ses bourrelets s’intensifiaient, lui donnait l’air d’un chaudron resté trop longtemps sur le feu.
Après la Bataille
Après la Bataille Il était étendu sous un arbre centenaire. La bataille avait été rude. Les coups assénés avec férocité et désespoir par des guerriers aguerris l’avaient meurtri et épuisé. Après la bataille, il s’était effondré sous cet arbre à moitié brûlé, il s’était endormi au milieu des cadavres dans un paysage de désolation. On entendait ici et là, des gémissements, des appels à l’aide, des cris de douleur, certains appelaient leur mère.
Rosie
Avec son teint de rose, ses jolies bouclettes, ses robes affriolantes et ses colifichets, Rosie était la sorcière la plus critiquée de tout le sabbat. Sa marraine, ben oui, en tant que sorcière, elle se devait d’en avoir une. Donc, un jour, sa marraine est venue la voir.
Le Loubard, la Grand-mère et la tendre jeune-fille
Légère et court vêtue, elle traversait la forêt. Elle se rendait chez sa grand-mère, déjà parce qu’elle l’aimait bien et aussi parce qu’on était à la fin du mois et qu’elle devait percevoir son argent de poche.
La Trapéziste
C’était une assiette, une belle assiette de porcelaine. Elle vivait ou plutôt vivotait dans un immense vaisselier. Oh, elle n’était pas seule. C’était même particulièrement encombré. Cependant, elle n’était pas heureuse, elle avait un rêve, un joli rêve. Elle aurait voulu, là de suite, devenir trapéziste.
Les arbres sont partis
Ce matin-là, je me suis levée de bonne heure. Quelque chose n’allait pas. Ce silence peut-être ? Je me souviens, c’était le mois de juillet ; d’habitude, les oiseaux faisaient fête au jour naissant. Les petits mammifères s’étiraient et partaient en quête de leur pitance, alors que les insectes reprenaient le cours de leurs occupations quotidiennes
Bulle et Plume
Dans l’air tiède d’une soirée d’été, une bulle de savon et une tendre plume se sont rencontrées. L’une était transparente, presque immatérielle, l’autre petite et duveteuse. Au fil des heures un tendre sentiment les a unies. Une bulle de savon et une jolie petite plume blanche vivaient un amour passionné. Aussi légère l’une que l’autre … Lire la suite Bulle et Plume
Goupil
C’était il y a fort longtemps dans un endroit fort improbable. C’était donc une vaste forêt, un énorme bois, peuplé comme se doit d’elfes, de fées, de gnomes, trolls et autres petits êtres composant le petit peuple de la forêt. Tout se passait à merveille, tout se passait bien, sans querelles, sans pénuries, sans tristesse dans un monde serein, beau et même plus beau de jour en jour. Un monde paisible, sans histoire. Bref, un monde où l’ennui et la routine avaient commencé à distiller leur venin.