La comtoise

Tic-que- Tac-que-Tic-que-Tac-que-Tic… c’est la plainte du bracelet montre qui court derrière le temps. Tic – Tac – Tic – Tac – Tic – Tac – Tic, le réveil de Grand-Maman égrène les heures de sommeil avant la sonnerie finale. Tic (…), Tac (…), Tic (…), Tac (…), Tic (…), Tac (…) sur le palier où la chambre d’Amélie protège les secrets, les joies et les peines de la fillette, la Comtoise compte les heures et martèle le temps qui passe sentencieusement depuis la nuit des temps. Amélie s’est couchée tôt, elle s’est allongée au creux de son lit douillet, elle a calé ses boucles auburn sur l’oreiller.

Après la Bataille

Après la Bataille Il était étendu sous un arbre centenaire. La bataille avait été rude. Les coups assénés avec férocité et désespoir par des guerriers aguerris l’avaient meurtri et épuisé. Après la bataille, il s’était effondré sous cet arbre à moitié brûlé, il s’était endormi au milieu des cadavres dans un paysage de désolation. On entendait ici et là, des gémissements, des appels à l’aide, des cris de douleur, certains appelaient leur mère.

La Trapéziste

C’était une assiette, une belle assiette de porcelaine. Elle vivait ou plutôt vivotait dans un immense vaisselier. Oh, elle n’était pas seule. C’était même particulièrement encombré. Cependant, elle n’était pas heureuse, elle avait un rêve, un joli rêve. Elle aurait voulu, là de suite, devenir trapéziste.

Bulle et Plume

Dans l’air tiède d’une soirée d’été, une bulle de savon et une tendre plume se sont rencontrées. L’une était transparente, presque immatérielle, l’autre petite et duveteuse. Au fil des heures un tendre sentiment les a unies. Une bulle de savon et une jolie petite plume blanche vivaient un amour passionné. Aussi légère l’une que l’autre … Lire la suite Bulle et Plume

Goupil

C’était il y a fort longtemps dans un endroit fort improbable. C’était donc une vaste forêt, un énorme bois, peuplé comme se doit d’elfes, de fées, de gnomes, trolls et autres petits êtres composant le petit peuple de la forêt. Tout se passait à merveille, tout se passait bien, sans querelles, sans pénuries, sans tristesse dans un monde serein, beau et même plus beau de jour en jour. Un monde paisible, sans histoire. Bref, un monde où l’ennui et la routine avaient commencé à distiller leur venin.

Les béquilles

C’était un petit village près de l’eau. La pêche était bonne, le soleil généreux, les noix de coco et le gibier abondants. Tout allait pour le mieux, les gens étaient confiants et heureux. Pourtant, c’est toujours dans un ciel serein que se déchainent les pires orages. Un jour, alors qu’il allait à la chasse, le Grand Chef Mamadou fit une très mauvaise chute. Après des jours et des jours de coma, il a ouvert les yeux. Son épouse et le sorcier de la tribu étaient là, guettant son réveil.

Les arbres sont partis.

Ce matin-là, je me suis levée de bonne heure. Quelque chose n’allait pas. Ce silence peut-être ? Je me souviens, c’était le mois de juillet ; d’habitude, les oiseaux faisaient fête au jour naissant. Les petits mammifères s’étiraient et partaient en quête de leur pitance, alors que les insectes reprenaient le cours de leurs occupations quotidiennes. Les … Lire la suite Les arbres sont partis.