Moije

C’était à n’en point douter la sorcière la sorcière la plus stupide, la plus imbue de sa personne de tout le sabbat. Petite, grassouillette, elle laissait ses cheveux roux filasses à l’abandon sur son crâne en pain de sucre. Non, elle n’était pas laide, belle ? faut pas pousser. Non, elle était juste insignifiante mais avec intensité. Sa longue robe noire toujours plus près de son corps à mesure que ses bourrelets s’intensifiaient, lui donnait l’air d’un chaudron resté trop longtemps sur le feu.

Après la Bataille

Après la Bataille Il était étendu sous un arbre centenaire. La bataille avait été rude. Les coups assénés avec férocité et désespoir par des guerriers aguerris l’avaient meurtri et épuisé. Après la bataille, il s’était effondré sous cet arbre à moitié brûlé, il s’était endormi au milieu des cadavres dans un paysage de désolation. On entendait ici et là, des gémissements, des appels à l’aide, des cris de douleur, certains appelaient leur mère.

La Trapéziste

C’était une assiette, une belle assiette de porcelaine. Elle vivait ou plutôt vivotait dans un immense vaisselier. Oh, elle n’était pas seule. C’était même particulièrement encombré. Cependant, elle n’était pas heureuse, elle avait un rêve, un joli rêve. Elle aurait voulu, là de suite, devenir trapéziste.

Les arbres sont partis

Ce matin-là, je me suis levée de bonne heure. Quelque chose n’allait pas. Ce silence peut-être ? Je me souviens, c’était le mois de juillet ; d’habitude, les oiseaux faisaient fête au jour naissant. Les petits mammifères s’étiraient et partaient en quête de leur pitance, alors que les insectes reprenaient le cours de leurs occupations quotidiennes

Le Cube

Il était naturellement distant, loin des autres. Il ne les aimait pas, il n’avait pas besoin d’eux. Sa vie était organisée pour réduire au maximum les contacts avec les autres. Il habitait une jolie petite maison coquette et confortable peuplée de livres, de musique, de films, d’images. Il dessinait des BD, il illustrait des livres pour les enfants. Son talent était qu’il n’avait pas besoin de connaître pour faire. C’en était surprenant.

Méprise

Méprise Si le gars assis sur le canapé du salon est mon mari, qui ai-je bien pu pousser du haut de la falaise ? Attends, je récapitule. Hum, voyons… On a d’abord dîné, puis j’ai débarrassé la table, j’ai rempli le lave-vaisselle, j’ai nettoyé la table et passé un coup de balai. Il est allé au salon. Il a dit : « On n’irait pas se balader ? » J’ai répondu : « Si, bonne idée »

Danger !!

Deux pattes velues, fines et noires sortaient du terrier. En y regardant mieux, on voyait deux bulbes jaunes striés de noir qui bougeaient de droite à gauche. Noire, elle était noire, tellement noire qu’elle en était bleutée. C’était assurément la plus belle araignée de la forêt. Depuis quelques temps, elle s’inquiétait car la déforestation imbécile des humains se rapprochait dangereusement.

L’enfant de janvier

« Vite, vite, vite, je suis en retard !, rho… je cours mais je n’avance pas ! Où est mon balai ? » Pâquerette, la petite sorcière courait partout dans la maisonnette où elle réside depuis…oh…549 ans si sa mémoire est bonne. Noireau, son chat, confortablement installé devant l’âtre la regarde s’agiter. Quelle folle-dingue cette sorcière ! Elle passe son temps à courir en criant « je suis en retard, où est mon balai ? »