
Les vacances de Noël préférées de Jean et de Jeannette, étaient assurément celles qu’ils passaient tous les deux chez Bon-papa et Bonne-maman.
Ils habitaient une grande maison à flanc de montagne. Il fallait traverser des villages aux jolies maisons, longer les prés, traverser une rivière grâce au pont qui l’enjambaient et enfin côtoyer un verger qui au printemps n’était qu’un champ de fleurs. Alors, on apercevait la maison du bonheur, entourée d’un jardin arboré, recouvert de mille couleurs quelle que soit la saison.
Bref, les enfants adoraient cet endroit.
Lorsqu’ils entraient dans la maison, une douce chaleur les enveloppait. Surtout l’hiver à l’approche de Noël. Comme il était bon de se précipiter dans les bras de ses aïeuls.
Bonne-maman si douce, si chaleureuse. Bon-papa si jovial et bienveillant. Les journées s’écoulaient paisiblement. Le matin, l’odeur des tartines, du lait chaud et des confitures maison les réveillait, ensuite venaient la douche et les vêtements chauds pour affronter les jeux de neige dans les frimas de l’hiver. Midi était sans doute le repas le plus attendu avec ses odeurs de viandes rôties, de légumes finement assaisonnés, et le parfum du gâteau qui rappelait à chacun combien il avait faim. Puis invariablement, on se couvrait et on allait dehors jouer les explorateurs.
Le goûter les interpellait avec sa bonne odeur de brioche et de chocolat chaud.
Le soir voyait une soupe délicieuse et de larges tartines où on étalait un fromage crémeux à souhait.
Oh oui, ce que les enfants aimaient passer Noël chez leurs grands-parents.
Un jour, que Jean était pressé de sortir créer un château de glace, il a enfilé sa parka à la hâte avec de grands gestes. Il s’est étiré près, tout près, trop près d’un superbe vase posé sur un guéridon. Et patatras ! le vase est tombé, patatras, le vase s’est brisé en mille morceaux.
Jean était catastrophé. Il regardait le résultat de sa bévue, s’attendant à se faire gronder ou du moins semoncer d’importance.
Mais non, Bonne-maman a souri et a ramassé tous les morceaux qu’elle a posé précautionneusement sur le guéridon. Jean et Jeannette ne comprenaient pas. Maman, elle, les aurait grondés et aurait jeté tous les morceaux à la poubelle dans un geste rageur. Mais là, Bonne-maman s’est contenté d’un « fait donc attention, Brigand !. File donc te dépenser dans la neige et couvre toi ! »
C’était là, le premier mystère.
Le lendemain, le vase trônait de nouveau sur le guéridon. Intact ! les enfants n’en croyaient pas leurs yeux. Comment ? comment est-ce possible ? Ils l’avaient vu en mille morceaux sur le carrelage. Bonne maman n’avait pas l’air surprise. Elle vaquait à ses occupations sans s’occuper de ce miracle.
Enfin, la curiosité fut la plus forte, et Jean d’une voix mal assurée a demandé : « Que s’est-il passé Bonne maman ? Ce vase était cassé et, pour ce que j’en ai vu, irréparable »
- Oh ça ? C’est le travail des lutins de la nuit. »
Incrédules, les enfants se sont regardés.
Bonne maman les faisait marcher, sûrement…
D’une voix mal assurée, Jean insiste : « Les lutins de la nuit dis-tu ? »
- Oui ceux qui réparent les objets abimés.
- Depuis que nous les avons invités à s’installer dans notre maison, plus rien n’est jamais plus abimés. Un vrai bonheur !
- Mais Bonne maman, ça n’existe pas les lutins.
- Crois-tu ? Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Je n’en ai jamais vu et Jeannette non plus et papa et maman nous en auraient parlé. Personne ne connait ces lutins si habiles !
- Nous si ! Tu sais, mon cœur, le monde est plein de dangers et de chagrins. Mais assurément il est plein de magie aussi. A toi de savoir qui inviter sous ton toit. Ce soir, je vous raconterai mais pour l’instant, filez jouer !
Et c’est depuis ce jour que les enfants ont appris, compris, et invité pleins de nouveaux amis. Farfadet, lutins, elfes et fées, tous leur ont fait la joie, l’honneur même de les compter parmi les leurs. Mais chut…on garde ce secret pour nous.
Quel bonheur, quelle joie que les vacances chez Bon papa et Bonne maman !
Louise Desmons – 19 novembre 2022
Bravo Louise quel joli conte ,j’ai invité les lutins à venir habiter chez moi ,j’attends la réponse .Ce conte me renvoi à mon enfance j’avais cassé un vase et je priais le bon Dieu de recoller les morceaux Je ne savais pas qu’il y avait des Lutins qui possédaient ce pouvoir s .J’aime les contes qui laissent encore la part aux rêves à notre époque c’est une denrée précieuse
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