Les couleurs et la ville

Le ciel invariablement gris offrait aux regards désabusés le spectacle désolant d’une ville sans couleur. Gris, noir, cendre anthracite, marron et parfois bleu marine ou vert bouteille. Tout est sombre, tout est triste. Une torpeur maladive semblait régner en maître sur des petites existences mesquines et étriquées. Était-ce le temps qui les minait ou bien elles-mêmes qui minaient le temp. ? Où diable étaient passés les arbres, les fleurs, les oiseaux, les rires et les chants ? Quelle que soit la saison, aucun bruit, aucune musique ne perçait le tintamarre assourdissant des véhicules ternes et poisseux de pollution incrustée.