La tisseuse

C’est une passeuse de temps qui tisse la nuit, qui tisse le jour, une passeuse de vie, une passeuse d’amour.

Assise, les jambes pendantes dans le vide du ciel bleu sombre de la nuit, elle pêche les étoiles. Appliquée, elle les attrape une par une et les pose avec délicatesse dans un panier de brume.

Parfois, l’une d’elles tressaute, saute et s’en retourne s’accrocher à sa constellation près de ses sœurs ravies de la revoir.

Mais elle est vite rattrapée et posée avec plus d’attention que jamais sur le coussin duveteux du nuage de brume qui l’accueille avec un vrai bonheur.

Inlassablement, elle pioche au hasard de son filet, ces petites lumières qui éclairent la nuit. Ces petites lumières qui éclairent toutes les nuits.

Mais pourquoi ? Pourquoi pêcher les étoiles ? Elles sont si nombreuses et si délicates. Pourquoi s’atteler à une tâche si ingrate puisqu’à peine le jour parti, les voilà revenues. Pourquoi ?

Mais, voyons pour que le jour puisse revenir.

C’est elle qui tisse l’avenir jour après jour, effaçant soigneusement la veille qui s’accroche aux étoiles.

2 commentaires sur “La tisseuse

  1. Beaucoup de poésie dans ce texte! Louise Desmons nous entraîne dans un univers très visuel aussi, qui invite au rêve! Très réussi!!

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