Légère et court vêtue, elle traversait la forêt. Elle se rendait chez sa grand-mère, déjà parce qu’elle l’aimait bien et aussi parce qu’on était à la fin du mois et qu’elle devait percevoir son argent de poche.
Comme elle s’attardait sur le chemin à la recherche de champignons hallucinogènes, elle fut rattrapée par un gros loup.
- « Salut Donzelle, que fais-tu dans ces lieux peu sûrs et si mal famés ?
- Pour être mal famés, ils le sont, en effet ! Ne t-y-trouves-tu point ?
- Oh ça va ! Je bosse au bar de la forêt. A dire vrai, c’est moi le proprio. L’endroit s’appelle « le Loubard ». Tu viendras ?
- Sans problème. Mais avant, il me faut m’en aller quérir mon argent de poche chez ma grand-mère. Du reste, je lui apporte des crèpes, de la confiture et du beurre. C’est très convivial de ma part…
- Alors pourquoi traînes-tu ? lui demande Loubard
- Je cherche des champignons.
- C’est l’automne, il y en a partout.
- Je sais, mais je cherche ceux qui font….voyager.
- Ah … tu les trouveras à droite du gros chêne, à la troisième clairière.
- Merci monsieur Loubard, à bientôt !
Et chacun s’en va de son côté.
Le plein de champignons fait, la jeune fille arrive chez son aïeule.
Elle frappe doucement, personne ne répond. Elle frappe avec beaucoup plus d’énergie, personne ne lui ouvre. Elle cherche la clé sous le tapis, puis sous les pots de fleurs et… rien, toujours rien !
Du coup, elle fait le tour de la maisonnette, regardant par la fenêtre à chaque fois qu’elle en rencontrait une. Elle espérait y voir sa grand-mère ou du moins apercevoir un indice qui calmerait l’inquiétude qu’elle sentait poindre en elle.
Elle est arrivée par la porte du jardin qui elle est toujours ouverte. Elle est entrée. Elle a appelé. Elle a pénétré dans le salon, a cherché dans la cuisine. Lorsqu’elle est arrivée dans la chambre, elle a entendu un râle.
Stupéfaite, elle ouvre les volets avec violence, se retourne et voit deux regards braqués sur elle. Celui de sa grand-mère un peu gêné mais aussi très contrarié. Et celui de Loubard qui lui est furax !
- C’est elle ta grand-mère ?
- Ben oui…
- Alors va t’installer au salon, on a quelques précisions à t’apporter quant au respect de la vie privée dû aux parents.
Et c’est ainsi que la donzelle a appris que la vie ne se dissolvait pas dans la jeunesse mais s’épanouissait dans la maturité