Margaux aime les ragots

Margaux, ce n’est pas une méchante fille, non, ce n’est pas une méchante fille. Mais, voilà Margaux aime les ragots…et patati et patata et blablabla…et blablabla. Et quand il n’y en a pas et bien .. elle les invente !

Ce jour là, elle est sur la plage avec des commères, et blablabla et blablabla… Le pauvre Jean revient de la pêche, il passe, les salue de loin avec un bon sourire. Jean c’est un poissard, un loser, c’est comme ça depuis qu’il est né. Il n’a pas de chance, d’abord, il est mal fait, il est orphelin, il est pauvre. Mais il est gentil, souriant, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Les gens l’aiment bien. Et Margaux le regarde passer. Pauvre de lui !

En ricanant, elle dit à ses comparses : « Oui, il est pauvre, oui sa pêche est maigre, ben vu son bateau, c’est sûr… Normal qu’il ait du mal à vendre son poisson. Maigre est sa pêche et son poisson n’est pas très frais, on le sent à des lieues à la ronde.

Je me suis laissée dire qu’il ramasserait les poissons jetés par les autres pêcheurs. Et puis, de toutes façons il a le sort qu’il mérite. Parce que franchement, Jean, hein Jean… et patati et patata…et blablabla et blablabla.

C’est un fait, « souvent langue médisante rencontre oreille complaisante », aussi la rumeur grandit, grossit, remplit tout le village, les gens partant du principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu… Maintenant, on le regarde un peu de travers, on l’évite, on lui parle moins volontiers.

Un soir d’orage, Jean finit par se prendre la rumeur en plein visage. Il ne comprend pas, ça sort d’où ça ? C’est de la calomnie ! Pourtant avant tout le monde l’aimait bien. Comment peut-on croire et colporter de tels ragots ?

Il pleure dans son cœur. L’orage gronde et dans sa tête et sur la mer.

Pris de colère, il sort son bateau avec sa mauvaise voile. Il va leur montrer à tous qu’il pêche du bon poisson, SON poisson. Et il prend la mer sur son vieux bateau, avec sa si mauvaise voile. Les villageois lui crient « N’y va pas ! La mer est mauvaise, c’est de la folie, c’est trop dangereux ! »

Mais Jean a mal dans son cœur, dans son amour propre, dans ce qu’il est, dans son honnêteté. Puisqu’il le faut, il va leur montrer, leur prouver. Il est parti sur la mer déchaînée Jean…

Le lendemain, Jean n’est pas rentré.

Mal à l’aise, Margaux est allée guetter sur la plage. Pas sotte, elle sait que c’est à cause d’elle, qu’elle a tout inventé, qu’elle lui a fait mal, comme ça pour le plaisir de jaser, d’être le centre d’intérêt d’un petit groupe de péronnelles.

Et elle est retournée tous les jours sur la plage dans l’attente du retour de Jean. Mais Jean n’est pas rentré. Il ne rentrera plus.

Le remord la ronge, elle se précipite chez sa vieille nourrice, un peu sorcière qui l’a déjà sortie de bien des embarras. « – Qu’as-tu donc encore fait, Margaux ? » et Margaux de lui avouer son méfait. « Je ferais n’importe quoi pour revenir en arrière, je t’assure… Je suis si désolée, je ne me suis pas rendu compte. Que puis-je faire maintenant ?

« Oui, je comprends Margaux, aussi vais-je t’aider. Tu vois ce poulet au milieu de la table là ?

Et bien, tu vas aller le plumer au bord de l’océan, et surtout veille à ce qu’il ne reste pas le moindre duvet.

Margaux attrape le poulet, court sur la plage, et assise au bord de l’eau plume, plume, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus le moindre duvet. Elle rentre chez sa nourrice.

  • L’as-tu bien plumé Margaux ?

– « Oh oui Nourrice, Je l’ai plumé jusqu’au moindre duvet ! »

– Bien…alors Margaux, tu vas aller le récupérer toutes les plumes et qu’il n’en reste aucune sur l’océan, aucune, ramène les moi toutes !

– Mais Nourrice, ce n’est pas possible, le vent les aura emportées au large et dans les terres. Il les aura dispersées aux quatre vents. Partout, non c’est impossible, je ne peux pas les récupérer !

– Et bien, vois-tu Margaux, il en est des paroles comme des plumes au vent, une fois envolées, on ne peut plus les rattraper. »

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