Rions

 

Eclat

 

 

L’humour comme arme absolue, l’humour comme bouclier face à la désespérance. L’humour pour se relever lorsqu’on est tombé du nid. L’humour comme défense, comme attaque.

 

Porter en dérision tout ce qui fait mal, tout ce qui blesse. La mise à mort ne se fera que dans un éclat de rire. Eclat de rire, éclat de soleil. Une lame tranchant la grisaille de la mesquinerie. Un reflet d’argent comme une larme de lune sur un présent douloureux.

 

Mal à l’âme ? Rire et désespérer.

 

Des bleus au cœur, des bleus au corps soignés par une dérision sans fin. Crever mais joyeux, tant l’absurdité est grande. Se replier mais dans un antre douillet orné du plaisir que seul le détachement peut offrir.

 

Opposer une rangée de dents, non pour mordre –mordre c’est accepter le combat -, mais pour rendre hommage à la futilité de l’attaque.

 L’humour du clown, du fantaisiste. L’humour de celui qui proclame « rions de tout » mais qui n’a jamais dans son fort intérieur ri de rien. Regarder ces générations se suivrent et s’agiter en vain. Se débattre dans un combat inutile pour la vie. La Camarde est proche et avec l’humour qui la caractérise fait son boulot sans joie mais avec mille et une facéties.

 Rions, puisque nous nous savons condamnés à une mort prochaine.

 Chaque désillusion comme de petites morts, nous partons en lambeaux jour après jour et dans un dernier soupir et dans un dernier sourire, nous savons combien nos petites existences ont été dérisoires.