Les Radins

Les Radins

 

 

On en connaît tous des comme ça. Mais si, depuis celui qui n’a jamais de monnaie (tu veux bien m’avancer ?), jusqu’à celle qui systématiquement nous emprunte crème, œufs, produits en tous genres (chers de préférence). Mais si, regardez bien autour de vous, ils sont même de plus en plus nombreux.

 

Ils sont au point, ils peaufinent leur technique de jour en jour, d’année en année, l’ajustant si besoin à leur victime potentielle présentée comme « ami » ou « élu de leur cœur ».

 

Premièrement régulièrement, ils annoncent la couleur : « Moi, j’ai horreur des gens près de leurs sous ». Vous voilà prévenu ! Ils sont prêts à passer à la phase deux.

D’abord, on n’y prête guère attention.

 

S’ils sont invités à manger, ils arrivent avec une bricole, ou une excellente bouteille de vin, après avoir noté précédemment que vous étiez un aquaphile convaincu, s’entend !

 

Donc, appelons le « Monsieur Jean » vous amène un vin « génialissisme », extraordinaire, bref un breuvage plein de superlatifs. Interloqué, vous lui faites remarquer doucement, que jamais vous ne buvez d’alcool.

Dommage ! Il avait oublié dire qu’il avait pensé à des fleurs et qu’à la dernière minute, ah ! quel sot il fait !

Mais un tel nectar ne peut se laisser perdre surtout qu’il ne sait pas à quel béotien je vais le refiler, alors il repart avec…

 

Appelons la « Anne », la dame est plus âgée, la technique plus aguerrie.

Elle vous squatte le week-end sans état d’âme, vous invite à manger chez vous les restes de son congélo puisqu’elle part en vacances et qu’il faut vider pour dégivrer. Comme elle a arrêté de fumer ses clopes elle consent à fumer les vôtres. Comme elle n’a pas les moyens, elle utilise vos produits de beauté, vous emprunte vos magazines et vous les rendra…plus tard, beaucoup plus tard. Sa machine à laver en panne régulièrement vous donne la satisfaction de contribuer efficacement à l’hygiène familiale de votre amie.

 

Si elle se pointe chez vous alors que vous déjeunez, elle redéjeune avec vous (suis-je gourmande !!! bah, je ne mangerai pas ce soir (sic !)).

 

Pas une conversation qui ne soit ponctuée de « tu devrais me le donner ».

Bon, objecterez-vous, elle invite quand même à manger. Oui mais chez vous, où elle utilise votre matériel, vos condiments, votre électricité : le radin n’a pas l’offre gratuite et désintéressée.

 

J’ai connu un radin qui lorsqu’il m’invitait à passer un week-end en amoureux à Paris, se débrouillait toujours pour me faire payer le péage. Une lueur jouissive allumait alors son regard torve.

 

Plus récemment encore, un « amoureux » quelque peu éloigné géographiquement, souhaitait que je lui paie son billet de train, le prétexte ? Il venait honorer Madame, donc il était normal que je contribue : les putes ne sont plus si chères…

 

Bref, les temps sont durs, ma brav’dame, les tapeurs, excuse-moi-j’suis-à-découvert, sont légion ! Tellement qu’on ne peut plus donner aux mendiants dans la rue, on en a trop à domicile !